Erika Tombolato – "Accompagner le Vivant, pour une meilleure relation à Soi et au Monde"

Rivalité et jalousie dans la fratrie

Il n’est pas toujours facile d’être parent. Il est encore plus difficile quand nous sommes parents de plusieurs enfants et que nous devons gérer les difficultés au sein de la fratrie.

Nous nous trouvons souvent dépassé devant des situations de conflits, de jalousies et de rivalités entre nos enfants. Nous ne comprenons pas, nous ne savons pas comment y réagir et comment faire pour améliorer les relations.

La jalousie découle de la peur de perdre l’attention et l’amour des parents, de perdre sa place et son importance dans la famille.

Nos enfants se sentent mis en danger par le frère ou la sœur- l’intrus – qui leur vole notre temps, notre amour, sa place, ses jouets, ses vêtements etc…

Cette jalousie est bien naturelle et est inévitable.

Que ressentirions-nous, nous, si notre conjoint ramenait une autre femme/un autre homme à la maison, que tout le monde s’extasierait devant elle/lui alors que nous deviendrions transparent, si notre conjoint lui donnerait nos affaires, vêtements sans nous demander notre avis (ou sans en tenir compte), et lui consacrerait la majorité de son temps et en nous engueulant de faire la tronche et de ne pas l’aimer.. ?? Je prends souvent cet exemple pour imager, et amener un adulte à se mettre à la place de l’enfant, entrer en empathie avec lui…

Selon Faber et Mazlich, notre rôle est d’apprendre à nos enfants à exprimer leurs sentiments (en étant nous même prêts à les entendre et à les accepter)… tout en leur interdisant certains comportements (lorsqu’ils cherchent à se faire du mal) et en leur montrant comment manifester leur colère de façon acceptable.

« Plus on insiste pour que les enfants s’aiment (en les forçant à refouler leurs sentiments négatifs), plus ils se détestent ! Plus on leur permet de se détester… plus ils s’aiment !!!

 

Quelques pistes…

  • Accueillir les émotions négatives de notre enfant envers l’autre enfant. ne surtout pas les nier.

Cette peur, cette jalousie découle de besoin(s) inassouvi(s) : le besoin de se sentir important, reconnu, appartenant à la famille.

Ne surtout pas nier ce ressenti, c’est sa réalité. Au contraire, le nier ne fera qu’amplifier la peur de ne plus être aimé… Face à ce sentiment de peur, de jalousie, dire à l’enfant que c’est mal de ressentir cela, que c’est injustifié est terriblement violent et culpabilisant. C’est lui nier ses émotions ! Et alors on entre dans un cercle vicieux… A contrario, écouter, comprendre, accueillir ses émotions et répondre à ses besoins inassouvis, va aider l’enfant.

  • Accordez aux enfants de façon imaginaire ce qu’ils n’ont pas dans la réalité.

Ex : « tu aimerai qu’on le mette à la poubelle ». C’est du vécu, avec Mini… Qu’elle dise cela me tordait les boyaux. Un jour, j’ai fini par lui dire « ok, tu aimerai le mettre à la poubelle, et tu ferai comment, et pourquoi, et tu ressentirai quoi ? ». En fait, je l’ai aidée à extérioriser ses sentiments et surtout je lui ai donné le droit d’avoir envie de faire ça (mais pas le droit de le faire). Elle ne l’a plus jamais dis et son comportement s’est amélioré.

  • Éviter les comparaisons, les injustices et l’incitation à la compétition

Comparer (en bien ou en mal) favorise la compétition entre nos enfants et le sentiment d’injustice.
Les comparaisons engendre aussi un dénigrement, une perte d’estime de soi. Elles poussent l’enfant à devenir un autre que ce qu’il est pour coller à l’image parental d’amour…

Ce n’est vraiment pas évident d’éviter les comparaisons, nous avons tous tendance à en faire. Et pourtant, que ressentons-nous quand nous sommes comparé à une autre personne et qui plus est avec une personne par qui nous nous sentons en danger affectivement ?

  • Offrir du temps de qualité individuel à chaque enfant

Passer un moment avec chaque enfant en solo et que ce moment ne soit que positif. C’est le moment pour se donner de l’amour, pour remplir le réservoir affectif de chacun.

  • Arrêter de vouloir toujours donner la même chose à tous les enfants.

« Les enfants n’ont pas besoin d’être traités tous pareil, mais d’être traités chacun spécialement » (Jalousies et rivalités entre frères et sœurs de Faber et Mazlish)

– Au lieu de donner la même quantité à tous, donner la quantité selon les besoins (tu en veux beaucoup ou pas beaucoup ?)

Source http://kinouschool.eklablog.com

– Au lieu de manifester autant d’affection à tous nos enfants, montrer à chacun de nos enfants qu’on les aime d’une façon spéciale et unique (et oui, chacun est UNIQUE).

  • les étiquettes = danger

Poser des étiquettes à nos enfants est dangereux, ça l’enferme dans ce rôle, au risque sinon de perdre l’amour, l’estime, son importance, de décevoir. C’est une pression énorme. L’enfant DOIT tenir ce rôle aux yeux des parents et du reste de la fratrie.

Mais, c’est aussi interdire l’accès à ce domaine à un autre de nos enfants, qui se dira – même inconsciemment – ça ne sert à rien, je ne serai jamais à la hauteur de mon frère/ma sœur…

Lors des disputes :

  • la règle d’or : pas de violence : on règle les disputes et conflits sans violence physique ou verbale. On a le droit d’être fâché mais on le dit avec des mots, sans insulte et sans violence (pas de coup, mais pas pousser non plus… ).
  • le parent comme médiateur et non juge ou arbitre

Aider les enfants a régler le conflit par eux-même en restant à la place de médiateur. En fait, on leur apprend la CNV (Communication Non Violence)…

  1. Accueillir les sentiments de chaque enfant sans juger : chaque enfant peut donner sa version des faits, son émotion. Cela permet à chacun d’évacuer la tension.
  2. Reformuler les sentiments et besoins de chacun : les enfants vont apprendre petit à petit à s’écouter. Aussi, les besoins de chacun seront entendus et ça mènera vers une solution au conflit.
  3. Les accompagner vers une solution « gagnant-gagnant », une solution où les besoins de chacun sont respectés.

Personnellement, à la maison, j’ai imprimer et afficher ce mémo sur les messages clairs… afin d’aider les enfants (mais nous aussi adultes) à communiquer nos émotions et nos besoins sans violence.

  • les parents comme exemple

Les enfants apprennent par l’imitation… On le sait, hein ?! Alors, nous on règle comment nos conflits ? Comment nous les amenons à régler leurs conflits ? Comment nous comportons-nous avec nos enfants ? Quels exemples donnons nous à nos enfants ?

L’enfant apprend de l’environnement dans lequel il évolue, de l’exemple qu’il voit, par immersion…

Le « fait ce que je dis, pas ce que je fais », ne peut pas fonctionner avec un enfant…

Nous avons tendance, adultes, à exiger des enfants qu’ils se comportent « correctement », mais nous, comment nous comportons-nous entre nous ? avec eux ?

Lectures conseillées pour aller plus loin :


Je propose un accompagnement à la Parentalité en consultation individuelle (ou en couple/famille).

J’anime aussi des ateliers « Faber & Mazlish », en groupe de 4 à 10 personnes.

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