Erika Tombolato – "Accompagner le Vivant, pour une meilleure relation à Soi et au Monde"

Quand un loisir devient source de violences…

Aujourd’hui je suis très fâchée et en colère.

Ma Minilouve, à peine 6 ans, fait de l’initiation à la danse classique (à sa demande). Elle a débuté fin septembre. Dès le départ, elle n’a pas été très à l’aise avec la prof. Mini était partagée entre continuer ou arrêter. Elle aime énormément la danse. Elle en fait non stop à la maison depuis des années et depuis 2 ans elle me tannait pour que je lui trouve un cours. Alors, elle a continué…

Mais, nous voyons bien qu’elle n’est pas super enjouée pour aller au cours. Autant, elle attend avec hâte le cours d’athlétisme, autant elle y va le coeur joyeux et le sourire aux lèvres, autant la danse… Souvent, elle a mal au ventre avant le cours… Elle a peur…

Elle a peur de la prof…

Faut dire, cette femme – de 30/40 ans – base son autorité sur la peur…. Dès le 1er cours, elle a cadré les petites filles « Je vous prête des tapis. Je vous préviens, la petite fille qui les abime, qui les gratte avec les ongles etc, je vais me mettre en colère très fort, je vais la gronder très fort, je vais crier très fort, je vais la mettre à part du cours et elle n’aura plus de tapis. Vous savez je peux me mettre très fort en colère. Alors j’espère que vous avez bien compris ». Le tout avec un visage méchant….

Ma Minilouve dès le 1er cours s’est décomposée… Ma Mini ne voulait plus y aller… On a beaucoup parlé avec elle, on a essayé de dédramatiser l’attitude de la prof…

Mais à chaque cours, c’est la même rengaine des tapis…

Un jour, ma Mini m’a demandée de dire à la prof qu’elle avait peur quand elle dit ça… Ce que j’ai fais. La prof lui a juste répondu « Ah mais c’est fait exprès. Mais si toi tu n’abimes pas les tapis, tu n’as pas à avoir peur »… Je suis restée dubitative. Mais au cours, cette fois-ci, elle n’a pas parlé des tapis…

Au cours des ado (où ma grande va), c’est pareil, sauf qu’elles sont plus grandes et savent prendre du recul : « Si vous touchez encore à vos cheveux, je vous les coupe tout court ».

Aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi, je regardais le cours, les petites étaient en rond à faire un exercice, et la prof a disputé une des petites filles. Elle s’est mise à sa hauteur, au sol, avec un doigt pointé devant son visage, une voix sèche, un regard vraiment dur. Je n’ai entendu que des brides » (…) si tu continues, je vais me fâcher (…), tu as compris ? (….) alors attention (…) ». J’ai vu ma Mini blémir. Je n’ai rien dis, je lui ai fais un grand sourire, un sourire qui dit « t’inquiète pas, tout va bien ».

Mais peut être 1 minutes après, j’entends une petite pleurer « je veux aller voir ma maman » – « non tu n’iras pas » – « si je veux aller voir ma maman, je me sens pas bien » – « non tu es en cours, c’est pas possible, tu n’iras pas (assez sèchement) »… Je regarde. C’est ma puce, debout, décomposée, en pleurs (c’est rare qu’elle pleure en public ma Mini). Elle a de la détresse dans le regard. Je lui fais signe de venir. Elle ne bouge pas. Elle a peur de la prof. « Je veux rentrer chez moi, je me sens mal ». La prof me l’amène avec un : « C’est pour ça que je ne veux aucun parent au cours, elle a un échappatoire, elle en aurait pas ça se passerait pas comme ça ! »avec un ton et un regard vraiment pas syma. Je lui ai juste répondu « bah heureusement qu’elle a un échappatoire. Elle est à un cours de danse, pas en prison et elle est censé se faire plaisir, pas du mal. On vit des choses difficiles en ce moment à la maison, cela vient peut etre de cela ». A ma Mini « qu’est ce qui t’arrive ? Tu te sens pas bien, ok ! Tu es fatiguée ? Tu as mal quelques part ? Tu veux rentrer à la maison ? » – « Oui, je me sens mal, je sais pas ce que j’ai, je me sens mal…. « . La prof recommence « C’est marqué dans le règlement, aucun parent dans l’école de danse, ainsi pas d’échappatoire. La prochaine fois ce sera comme ça ! ».

J’ai juste répondu « Il n’y aura certainement pas de prochaine fois, car elle ne reviendra pas ».

Cette prof, qui est aussi sûrement une maman, n’a à aucun moment ressenti de l’empathie pour cette petite fille en pleurs qui dit se sentir mal… Sa seule et unique volonté : aucun échappatoire…

Bien, franchement, y a du boulot pour protéger les enfants des violences dites éducatives…. tant au niveau des familles que dans les institutions !!

J’espère qu’elle me remboursera les 300 euros versées (- octobre et novembre). Mais dans tous les cas, Mini n’y retournera pas et je ne ferai pas une bonne publicité à cette école de danse.

Je vais lui donner une de mes affiches sur mes cours de parentalité positive et les ateliers Faber & Mazlish…

Et maintenant, ma grande a une appréhension d’aller à son cours de 18h… Elle craint que la prof la prenne en grippe…

Et mon homme est remonté « Heureusement que c’était toi au cours aujourd’hui, ça aurait été moi, elle m’aurait entendu ».

Edit : Puis par expérience, j’ai remarqué que les profs qui refusent la présence des parents au cours ou à proximité sont à bannir… Y a ceux qui tentent de t’expliquer que l’absence des parents est pédagogiques et elle (c’est une première pour moi) pour pas que l’enfant ait d’échappatoire !!

Un prof qui est au clair avec son approche des enfants et qui sait n’avoir rien à se reprocher, ne craint pas la présence et le regard des parents.

Mes filles vont des activités depuis 2 ans pour Mini (l’équitation l’an dernier, l’athlétisme et la danse en plus cette année), depuis 10 pour Loovado. Loovado a fait de l’éveil musical, de la danse, du violon, de la clarinette, du solfège, du chant, de l’équitation, de la boxe française, du judo. Seul, en tout, 2 prof ont refusé la présence des parents dans les vestiaires (là où j’étais aujourd’hui) ou au cours, et ce sont les 2 profs avec qui j’ai eu des soucis de violences envers les enfants… Mon ex mari était prof de boxe française, avec des cours enfants : les parents ont toujours été les bienvenus.

Cette prof base toute son autorité sur la PEUR. Dès la 1er jour et à chaque cours, elle remet une couche.
Ma puce est terrorisée par cette femme qui menace de crier, de se fâcher très fort et d’exclure à tout bout de champs.
Ma puce a peur de se tromper, mal faire les exercices demandés et se faire disputer.
Ma puce a peur d’avoir un tapis abîmé, que la prof croit que c’est elle qui l’a fait et se faire disputer.
Elle n’est pas à l’aise, elle ne prend aucun plaisir à être au cours tellement la peur la paralyse.
Et cette prof ne se remet pas du tout en question, n’entends même pas, n’entre pas du tout en empathie avec l’enfant. Il faut la discipline et elle ose nous dire que nous allons avoir des problèmes avec Mini.

Sait elle que la discipline ne passe pas par la peur ?

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7 commentaires sur “Quand un loisir devient source de violences…”

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