Je lis beaucoup sur facebook surtout des plaintes des personnes. il faut réouvrir les magasins, les restaurants, les amis et famille manquent, les sorties, les soirées…
Je souris et je suis en même temps atterrée. C’est étrange.
Consommer ne me manque pas. Je consomme ni plus ni moins qu’en temps normal hors confinement, hors pandémie. Que ce soit des livres, des jeux, des habits, des restaurants, des sorties…. ni même de la bouffe…
Mes amis ou ma famille ne me manquent pas plus que d’habitude. Je pense à eux, j’espère qu’ils vont bien, qu’ils sont en bonne santé. Je parle avec eux par téléphone, par mail, par SMS, par mp sur instagram ou facebook, par visioconférence même parfois. Mes filles ne voient pas leur papa et pour la petite c’est long.
Je vis loin de ma famille et amis depuis mes 21 ans. Depuis le jour où j’ai tout plaqué pour partir a 700km de mon lieu de naissance et 21 ans de vie, loin de ma famille, loin de mes amis d’enfance, loin de mes repères et mes souvenirs, pour construire une autre vie et me relever des cendres de mon amour mort.
Mes 21 première années de vie j’ai toujours eu une vie sociale remplie, bien remplie. Je suis une personne sociable, j’ai le contact facile malgré une certaine timidité au premier abord. J’aime les gens. J’aime le lien.
Ensuite j’ai été plus sélective. J’ai privilégié la qualité à la quantité.
Je suis mon pilier
Je suis une personne très fidèle en amitié et envers les personnes qui me sont chères. Mais je ne vis pas pour et par mes amis ou ma famille. Ils sont un plus. Un bonus. La Cerise. Ils ne sont pas mon pilier. Je n’ai pas besoin d’eux. En fait j’ai appris à n’avoir besoin de personne. Je me suffis. Je comble mes besoins. Je comble et construis la vie. Je sais d’où je viens et la direction dans laquelle je désire aller. Moi. Seule. Je suis avec les autres. Pas dépendante des autres. Leur présence physique n’est pas essentielle. Ils sont là. Leur amour, leurs énergies vont bien au delà de l’espace-temps. Et ça me suffit. Evidemment, quand on se voit c’est une joie, une réelle et immense joie et j’aime ces moments là qui me sont précieux. D’autant plus précieux que nous nous voyons rarement, séparés par beaucoup de kilomètres et le tumulte de la vie.
Simplicité volontaire
Idem pour la consommation. Je suis entrée en décroissance par la force des choses, bien que je n’ai jamais été une grande consommatrice. Mes valeurs ne sont pas dans le matériel et le décès de mon homme m’a renforcée dans cette éthique. Aucune richesse ne remplace l’Amour. Aucune richesse de remplace une personne. La Vie, l’Amour vaut plus que TOUT. A la mort, la notre ou celle d’un proche, c’est le lien qui reste, c’est l’Amour qu’on s’est donné, qu’on a crée qui reste. Les souvenirs d’instants passés ensemble, les rires, la sensation de la main dans la sienne, les émotions partagées… Pas le compte bancaire. Pas le matériel. Par la force des choses. Quand tu plaques tout à 21 ans, que tu laisses tes études, que tu pars loin pour te reconstruire touchant le fond… Ton travail est de te relever. Tu n’es pas en état de trouver un emploi, gagner un salaire… Ni en état et en plus tu n’y trouves plus de sens. Tes valeurs sont tellement autre part… Depuis cette époque, je ne suis plus jamais rentrée dans les rangs du bon agent économique qui consomme, qui fait boulot, dodo, acheter, jeter…
Je suis une minimaliste endurcie et convaincue. je suis habituée a vivre avec trois fois rien. A faire beaucoup avec rien. A avoir un budget et m’y tenir. A aller à l’essentiel. A me contenter de l’essentiel. Les restau ne sont que pour les grandes occasions, les anniversaires de chacun de nous. C’est notre plaisir familial. Un petit restaurant tout simple, pas cher, là aussi à l’essentiel. On y compte. Mais on y est ensemble. ll est là le plaisir. Les fringues… si besoin ultime. Mon pêché : les livres. Mais jamais au détriment de l’équilibre budgétaire familial.
Je suis heureuse de vivre ma Vie. Je suis heureuse de mes choix de Vie, ces choix depuis 24 ans… Ce que vous vivez là, votre vie, les conséquences du confinement et qui est si dur pour vous, c’est ma vie quand tout va bien !
Pourtant pour notre famille, le confinement est synonyme de maladie, puisque nous avons croisé covid-19 y a 1 mois : mon mari l’a chopé et est vraiment mal, avec une forte détresse respiratoire. Notre vie de couple et de famille en est bouleversée. Chambre à part, isolement en quarantaine, précautions d’hygiène très strictes, une touche de peur d’avancer dans une maladie inconnue pour les médecins. Dur pour un hypocondriaque !
Je fais avec. J’accueille l’Instant. Se battre contre n’aurait aucun sens ! On a l’Essentiel et c’est déjà super. Je profite des enfants, je joue beaucoup, des jeux de société à foison, on regarde des films le soir ensemble, on se câline, on parle… on s’Aime ! On prend soin aussi de notre malade. J’apprécie. Je sens. j’observe. Je fais aussi une introspection. Je tire les enseignements de cette situation. Je vis !
Relativiser, revenir à l’Essentiel
Vous êtes en famille, avec mari/femme et enfants. Vous êtes chez vous. Vous avez les placards remplis de nourriture. Vos factures payées ou presque. Ok vous ne pouvez pas sortir faire du shopping, ni festoyer, ni voir vos famille et amis.
Mais bon, vous êtes en bonne santé. Vous êtes avec les personnes censées être les plus précieuses pour vous : votre conjoint(e) et vos enfants… Vous avez un toit. Vous pouvez manger, cuisiner. Peut-être devez-vous compter un peu plus que d’habitude pour vos achats alimentaires puisqu’il ne vous reste que cela à acheter ! Vous pouvez faire des câlins, des jeux, des rire etc. Vous avez enfin ce temps, ce même temps que vous vous plaignez de manquer tout au long de l’année…. Vous avez même l’occasion de vous retrouver vous ! Vous reconnecter à vos valeurs, à votre centre, à votre nature profonde. Un face à face avec soi, c’est toujours positif !
Vous avez l’Essentiel
[Je parle de vous qui avez tout et ne le voyiez pas., pas de la femme battue, de l’enfant maltraité, du sdf… D’ailleurs ceux là se taisent ou leur parole n’est pas relayée…. ]
Pourquoi regarder et vous lamenter de ce que vous n’avez plus ? De ce qui vous manque ? Ce n’est pas définitif. Dès la fin du confinement vous allez revoir vos amis, votre famille. Vous pourrez aller au resto. Faire du shopping. Des sorties. Reprendre vos loisirs, ceux de vos enfants. Votre vie reprendra son cours… Et même peut-être que vous n’aurez plus envie de reprendre le cours de cette vie là…
Pourquoi ne prenez-vous pas le temps pour être vraiment avec vous même ? Être vraiment avec votre amoureux ? Avec vos enfants ? Prendre le temps de réfléchir à votre vie ? Sentir ce qui ne vous y convient pas, plus ? Sentir où est votre chemin ? Ce que ce confinement, cette situation, vous enseigne sur vous, votre vie, vos aspirations, vos essentiels ? Préparer l’après, un après meilleur pour vous, plus en adéquation avec vous et vos rêves ?
Tout est Enseignement
Jamais rien n’arrive pas hasard…. Tout est enseignement. Tout ce qui nous arrive, quand ça arrive, avec qui, comment… a sa raison d’être. Si vous vivez mal ce confinement, peut être qu’il met en exergue des parts d’ombre de votre vie, ces ombres que le tumulte de votre vie vous permettaient de fuir… Et si au lieu de fuir, vous y regardiez de plus près ? Si au lieu de fuir, vous victimisez, montrer du doigt, envier…. vous regardiez ce qui vous blesse, ce qui vous crée un malaise, vos manques … et réajustiez vos choix, vos actes pour retrouver un équilibre ?